"La mémoire est un monstre: vous oubliez; elle, non. Elle se contente de tout enregistrer à jamais. Elle garde les souvenirs à votre disposition ou vous les dissimule, pour vous les soumettre à la demande. Vous croyez posséder une mémoire, mais c'est elle qui vous possède!"
"Quand meurt, de façon innattendue, une personne aimée, on ne la perd pas tout en bloc; on la perd par petits morceaux, et ça peut durer très longtemps. Ses lettres qui n'arrivent plus, son parfum qui s'efface sur les oreillers et sur les vêtements. Progressivement, on additionne les pièces manquantes. Puis vient un jour où l'un de ces petits manques fait déborder la coupe du souvenir; on comprend qu'on l'a perdue, pour toujours... Puis vient un autre jour, et une nouvelle pièce manquante."
"Depuis le lointain Noël 1953, j'ai toujours considéré cette période de fête comme un enfer pour les familles qui ont subi la perte d'un être cher et qui ne sont pas au complet; la prétendue coutume des cadeaux vaut autant pour ceux que l'on donne que pour ceux que l'on reçoit. C'est à Noël que nous prenons conscience de ce qui nous manque."